Portrait
"Si la peinture s'est imposée à moi c'est doute comme pour bien d'autres afin de garantir une expression vitale sans pour autant recourir aux mots"
Née Ratnaprabha à Bombay (Inde) en 1975, diplômée des Beaux-arts du Mans en 1998, je suis devenue Ratna en arrivant en France et c'est le nom qui accompagne l'artiste que je suis devenue. Une artiste qui puise son inspiration dans l'étude des comportements et des relations humaines. Je pose un regard sur la fragilité de l'être et du besoin d'exister en tant qu'individu parmi tous les autres.
Dans notre monde multiculturel chacune de mes silhouettes représente une individualité ou un groupe d'individus et l'ensemble de mon travail évoque le tissu social, les différentes personnalités nombreuses et uniques à la fois qui font exister et enrichissent notre société.
Mes silhouettes sont généralement élancées, en mouvement, aux contours incertains et se serrent les unes contres les autres noyées dans une foule errante et tourbillonnante. Elles sont presque toutes identiques mais toutes singulières, représentées avec très peu de de détails. Des corps fragiles qui se détachent, qui ne font que passer mais se révèlent indispensables à l'équilibre et à l'harmonie de l'oeuvre. Au gré de mon humeur, ces corps disparaissent, surgissent, s'élèvent et jaillissent. Ce sont mes coups de pinceaux associés à la vitesse du geste qui les font renaître, comme des sentinelles surgies de mon esprit.
Je peins au sol pour surplomber la toile, avoir une vue globale et pouvoir tourner autour. Dans mes compositions, à l'aide de mes pinceaux et palettes, j'utilise l'acrylique, explore la richesse du noir et du blanc. Le blanc est toujours présent, il oxygène la toile. Pour moi une toile est une histoire qui s'écrit.
J'aime cette solitude, ce face a face avec la toile vierge, ce doute en soi qui stimule l'esprit.
J'aime ces accès de rage qui donnent le vertige et poussent dans le vide pour marquer le début d'une nouvelle trajectoire.
J'aime piétiner le sol marqué, collant de peinture, évoluer autour de l'oeuvre, m'en approcher, prendre de la hauteur, la toucher, la découvrir, la respirer.
J'aime jouer avec mon pinceau qui danse au bout de mon bras et dirige l'orchestre des couleurs, des thèmes, des rythmes dénués de toute conscience.
J'aime associer les couleurs, elles m'inspirent, me guident ; mon geste et la matière les font vivre. J'aime l'émotion qui s'imposent, qui révèle des silhouettes. Elles semblent avoir tant de choses à dire, elles dévoilent un vécu et portent sur elles les stigmates de leur histoire.